Faire face, Face cinéma : le monde qui vient

"Faire face, Face cinéma", propose la projection d'un documentaire ou d'un film consacré aux enjeux sociaux-environnementaux suivi d'un débat entre le réalisateur, les organisateurs et le public.

Crédit photo : Oeuvre de Fabienne Couderc, photographiée par Sophie Wahnich
Le débat est préparé en amont de la projection par une équipe d'enseignants et chercheurs ainsi que le réalisateur.

Au programme de chaque séance :

  • mise en contexte
  • projection
  • débat animé par l'équipe
Le cinéma de fiction comme le cinéma documentaire constituent des ressources de pensée spécifique : l’image cinématographique offre un imaginaire au sens strict et mérite une attention singulière qui se distingue du discours écrit fait de mots ou du discours scientifique qui produit souvent des représentations sous forme de graphes.

Avec le cinéma le monde prend forme entre questions subjectives des réalisatrices et réalisateurs qui font face aux questions politique et sociales de leurs temps et savoirs qui se constituent au fil de la narration. On pourrait dire qu’ils et elles fabriquent leurs récit à partir de la matière même du monde et des questions qu’ils et elles lui posent.

Décrypter un film c’est donc à la fois le resituer dans une situation, comprendre à quoi le réalisateur tente de faire face, saisir la manière dont il construit son adresse au public, adresse faites d’images, de sons, de paroles qui surprennent, inquiètent, rassurent et nous mettent à notre tour en situation de faire face.

Le débat mettra l’accent sur cette question cinématographique et sur la manière dont on peut la faire dialoguer avec les discours scientifiques ou d’autres fictions. Nous serons attentifs au boucles du temps et aux manières dont un futur se dessine dans un contexte où l’avenir semble bouché.

Les trois films de 2023/2024

Brazil, Terry Gilliam, 1985

Sam Lowry, fonctionnaire modèle d'une mégapole étrange, à la fois d'hier, beaucoup d'aujourd'hui et tout à fait de demain, a des problèmes avec sa maman et avec l'Etat, tout puissant. Pour couronner le tout, des songes bizarres l'entraînent chaque nuit sur les ailes d'Icare, à la recherche d'une jeune femme blonde, évanescente, inaccessible. Chaque fois qu'il est sur le point de l'atteindre, leurs trajectoires se séparent et le songe s'interrompt cruellement.
Pourtant une nuit, la belle Jill Layton entre dans sa vie... Par le biais d'une erreur dans la machinerie fantastique qui préside à l'organisation de la vie quotidienne des citoyens de cette ville étrange, l'Ordinateur suprême a désigné le brave Buttle à la place de l'escroc Tuttle, activement recherché. Après le décès fâcheux du pauvre Buttle, Saw Lowry, jusque là employé rampant, est promu au Service des Recherches, très brigué... pour dédommager la veuve du défunt. La belle Jill habite au dessus de l'infortunée famille... En fait de recherches, Sam va passer son temps à retrouver la femme de ses rêves.
Sa maman, elle, a des soucis beaucoup plus terre-à-terre. Elle surveille fébrilement les résultats des multiples interventions de chirurgie plastique réalisées par une sorte de Grand-Maître d'une secte étrange dans cet univers incroyable. Et son cher garçon suit attentivement les évolutions du visage et du corps de sa mère, ainsi que celles, nettement plus catastrophiques, de sa tante, soumise aux mêmes supplices vécus avec délice, comme une règle de vie impérative là-bas : rester jeune.
Tout cela dans un univers de tuyaux, de pompes géantes, une sorte de ville-poumon gigantesque d'où Sam sortira amplement vainqueur de toutes les embûches pour retrouver sa belle. Mais à quel prix...

La jungle plate, J. Van der keuken années 1960

La Waddenzee, Mer des Terres humides, est une région naturelle unique, zone côtière des Pays-Bas, de l’Allemagne et du Danemark qui, selon les marées, est tantôt mer, tantôt terre. Johan van der Keuken filme cette “jungle plate”, sa faune, sa flore et ses habitants. Leur vie a été bouleversée par les développements économiques, techniques et industriels de la région.
Mardi 6 février 2024 à 18h

Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 (Alain Tanner) 1975

En 1975, Alain Tanner réalise Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 pour tirer un premier bilan des évènements de 1968. L’utopie a disparu pour laisser la place au désenchantement. Les personnages semblent tout aussi désemparés qu’auparavant.
Entre bestiaire et potager, plus de quarante ans après sa réalisation, ce film pourrait être aujourd’hui qualifié de film éco-citoyen. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com   

Les films de 2022/2023


Un film sur l'épuisement des ressources naturelles - 15 novembre - 18h

En 2022, les hommes ont épuisé les ressources naturelles. Une sorte de pastille parvient à nourrir une population miséreuse qui ne sait pas comment sont créés de tels aliments. Omniprésente et terriblement répressive, la police assure l'ordre. Accompagné de son fidèle ami, un policier va découvrir, au péril de sa vie, l'effroyable réalité de cette société inhumaine.

Documentaire "Athenian material" de Laure Vermeersch (2021) - 7 février 2023 - 18h

A Athènes, en pleine crise grecque, Bizas, écologiste, Kadir, chiffonnier, Aphanassia, ferrailleuse tzigane et Yannis, chauffeur de benne à ordures, nous entrainent dans un autre monde : celui des déchets qui prolifèrent au rythme de notre surconsommation. Avec eux, le film, à la fois réaliste et poétique, nous plonge dans un enfer contemporain qui rappelle l’antique royaume d’Hadès, lieu des invisibles où la matière brûle sans fin. Paradoxalement, loin de céder à la tragédie, leurs récits pointent un monde nouveau qui reste à inventer. 

Documentaire "Les voies jaunes" de Sylvestre Meinzer (2022) - 25 avril 2023 - 18h

Revêtus d’un gilet jaune, des femmes et des hommes se sont rassemblés pour exprimer leur colère et leur détermination à changer de monde. Sur une ligne qui va du Havre à Marseille, derrière l’image tranquille des paysages, d’une nature sereine et des scènes de la vie ordinaire, des voix d’anonymes apparaissent et se répondent.
 
Crédit photo : Oeuvre de Fabienne Couderc, photographiée par Sophie Wahnich
Publié le  4 juillet 2022
Mis à jour le 14 mars 2024